Le Vieux-Port de Montréal regorgeait d’activités cette fin de semaine, alors que de nombreux touristes américains et de l’extérieur du Québec profitaient de la longue fin de semaine pour patiner et découvrir la ville.
Si nous n’avions pas eu cette longue fin de semaine, nous ne serions pas venus et nous n’aurions pas eu l’occasion d’explorer la ville, souligne Jorge Raad, un Bostonnais de passage à Montréal avec sa conjointe pour quelques jours.
Entre le temps des Fêtes et Pâques, Québec fait pourtant cavalier seul.
Les autres provinces se mettent sur pause pour le jour de la Famille (Ontario, Alberta, Colombie-Britannique, Nouveau-Brunswick et Saskatchewan), la fête des Insulaires (Île-du-Prince-Édouard) et le jour de Louis Riel (Manitoba). Alors que les Américains célèbrent le jour des Présidents.
Ça me semble être une bonne idée. Il y a la fête des Mères et la fête des Pères, donc pourquoi pas la fête de la Famille ?, lance un touriste américain profitant de la longue fin de semaine à Montréal. C’est un bon moment, deux mois après le temps des Fêtes, renchérit sa conjointe.
Il y a la relâche pour les enfants bientôt, mais pour nous, quand on travaille, on n’a pas cette période-là pour sortir faire des activités à l’extérieur , ajoute Léonie Hottote.
Le premier ministre François Legault a déjà affirmé être en défaveur de l’ajout d’un jour férié, à la suite du décès de la reine et en 2021, lors de l’ajout par Ottawa d’un congé pour la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Les frais seraient trop importants, affirme-t-il.
Nous n’analysons pas l’ajout de journées fériées additionnelles actuellement , a fait savoir par écrit dimanche l’attachée de presse du ministre du Travail, Jean Boulet.
750 millions de dollars par jour
L’impact de l’ajout d’un congé férié sur l’économie du Québec est évalué à environ750 millions de dollars par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), indique son directeur des affaires provinciales pour le Québec, Francis Bérubé. La facture monte à 3,6 milliards pour l’ensemble du pays.
La FCEI estime que le nombre de fériés actuel est satisfaisant et que les entreprises qui souhaitent améliorer la conciliation travail-famille, par exemple, et qui sont en mesure d’adapter l’organisation du travail peuvent y parvenir avec d’autres leviers.
Pour nous, [une journée fériée supplémentaire] n’est pas la bienvenue. C’est une perte d’une journée de productivité pour les entreprises.
Pour l’ensemble des entreprises, l’ajout d’une journée fériée a le potentiel d’avoir un impact négatif sur l’économie. Prises au cas par cas, pour certaines entreprises, il pourrait y avoir des effets bénéfiques, mais pour d’autres non. Tout dépend de l’organisation du travail, du type d’entreprise et du type d’activités, nuance Francis Bérubé.
Un congé férié, ajoute-t-il, est une une politique qui va s’adresser à toutes les entreprises sans distinction de leur réalité entrepreneuriale, donc ce n’est pas une avenue qui nécessairement jugée positive par nos membres.
Il observe une mutation dans le marché du travail sur le plan de la flexibilité des horaires et la conciliation travail-famille. On voit beaucoup de changements dans l’organisation du travail qui viennent répondre à ces besoins-là, notamment avec le télétravail.
Certaines entreprises adaptent les horaires pour permettre à leurs employés de profiter, par exemple, de la semaine de relâche. Une mesure d’attractivité pour la rétention du personnel dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, poursuit M. Bérubé.
Tour du Canada
- Yukon (11 jours fériés)
- Colombie-Britannique, Saskatchewan, Nunavut et Yukon (10 jours fériés)
- Ontario et Alberta (9 jours fériés)
- Québec, Manitoba, Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard (8 jours fériés)
- Terre-Neuve-et-Labrador et Nouvelle-Écosse (6 jours fériés)
À lire et écouter :
- ANALYSE – Productivité, jour férié et semaine de quatre jours!
- ENTREVUE – Les jours fériés nuisent-ils vraiment à la productivité?
Avec les informations de Frédéric Pépin