Le syndicat des producteurs de bovins de la Gaspésie – Les Îles se dit inquiet pour la pérennité de la production bovine québécoise.
Les producteurs bovins remarquent une fragilité de leur rentabilité depuis quelques années, notamment en raison de l’inflation.
Le président du syndicat, Doris Boissonnault, les producteurs peinent à être rentables dans un contexte où les intrants agricoles sont de plus en plus dispendieux.
Depuis la pandémie, le prix du [carburant] a triplé, les engrais chimiques ont aussi beaucoup augmenté , explique-t-il.
M. Boissonnault juge cette situation déplorable et remarque qu’elle engendre un certain découragement chez ses producteurs.
Dans les dernières années, 4 producteurs ont quitté le métier. Il n’y a pas de relève et il n’y a personne qui veut prendre la suite parce qu’ils savent que ce n’est pas rentable , déplore-t-il.
Une production en déclin
À la lumière de cette situation, le syndicat réclame donc de l’aide du gouvernement provincial.
Une résolution a été adoptée en ce sens lors de la dernière assemblée générale annuelle de l’organisation qui s’est tenue mardi après-midi à New Richmond. Le syndicat souhaite la création d’une aide spécifique pour la production bovine.
On veut encourager la relève, mais aussi encourager ceux qui sont déjà établis pour qu’ils puissent continuer à augmenter le cheptel de bœuf , précise Doris Boissonnault.
D’après les données fournies par le syndicat, le cheptel de bœuf au Québec connaît un déclin d’environ 50 % en 10 ans, pour passer de près de 200 000 vaches à moins de 100 000.
M. Boissonnault s’inquiète également de l’aspect local de la production de bœuf.
Si la production n’augmente pas, on risque de manger moins de bœuf du Québec dans les prochaines années, la viande va venir d’ailleurs et c’est dommage, parce qu’on produit un bœuf de qualité ici , explique-t-il.
Soins vétérinaires
Le syndicat a adopté une autre résolution lors de son assemblée de mardi dernier concernant les services vétérinaires et le PISAQ pour les secteurs de Percé et de Gaspé.
Le service d’accompagnement gratuit du PISAQ n’est pas offert aux producteurs de ces secteurs en raison d’un départ à la retraite d’un vétérinaire et du manque de relève.
Les producteurs ont besoin d’un service de vétérinaire, alors on a demandé au ministère de l’Agriculture d’intervenir, parce que si on veut développer l’agriculture et qu’on n’a pas de services de vétérinaire de base, ça ne fonctionne pas , indique Doris Boissonnault.
Il demande au MAPAQ de trouver une entente avec un vétérinaire itinérant ou un vétérinaire du territoire gaspésien pour qu’il desserve le secteur en manque de service.