Un accident nourrit le débat sur le troisième lien Québec-Lévis

La répétition des collisions à une sortie de l’autoroute Dufferin-Montmorency, à Québec, relance indirectement le débat sur le troisième lien. Québec solidaire impute en partie le refus du gouvernement de fermer cette intersection à sa volonté de préparer le terrain au tunnel Québec-Lévis.

«La ministre des Transports tient à l’autoroute, elle veut la garder là. Est-ce que c’est pour évacuer les dizaines de milliers de voitures qui seront ajoutées là par un éventuel troisième lien ? Si c’est le cas, c’est vraiment grave », a lancé le député solidaire Sol Zanetti lors d’un point de presse au Parlement, mercredi matin.

Les élus solidaires étaient accompagnés de David Rioux et Coraline Toupin, un jeune couple récemment sorti presque indemne d’un accident à la sortie d’autoroute François-de-Laval, dans le secteur de Beauport.

En 2021, une femme, son père et ses deux enfants avaient péri au même endroit. Un rapport du coroner avait ensuite recommandé qu’on réaménage la sortie.

Cette dernière est située sur la voie de gauche de l’autoroute, après un virage, dans une zone à 70 km/h. « J’ai mentionné à mon conjoint quand on était à l’intersection que je trouvais ça dangereux. […] Quelques secondes après, l’accident est arrivé », a relaté Mme Toupin devant les journalistes. Originaire de l’Est du Québec, le couple empruntait la sortie pour la première fois.

Québec solidaire, qui milite depuis des années pour la transformation de cette portion de l’autoroute en boulevard urbain, voit dans cette histoire un argument de plus pour soutenir sa proposition. Et indirectement, contre le troisième lien.

Un radar photo qui donne des résultats, plaide la ministre

Le parti réclame, dans un premier temps, la fermeture de la sortie et, à plus long terme, la conversion de cette portion de l’autoroute en boulevard urbain.

La ministre Geneviève Guilbault mise, de son côté, sur un nouveau radar photo à cet endroit. À la période de questions mercredi, elle a signalé que les excès de vitesse avaient diminué du tiers, depuis son installation le 3 février dernier.

«Plus on va avancer, plus ça va avoir une incidence sur le comportement des conducteurs », a-t-elle déclaré.

Plus tôt, M. Rioux et Mme Toupin ont raconté qu’au lendemain de leur accident, ils avaient été « choqués » d’apprendre que la ministre tablait sur un radar photo pour sécuriser le secteur. C’est ce qui les a poussés à écrire aux députés de QS pour s’en plaindre, ont-ils mentionné.

«Dans les faits, quand on regarde le taux d’accidents à cette intersection-là, il est considéré comme faible », s’est aussi défendu la ministre.

Le scénario d’une fermeture de la sortie, a-t-elle poursuivi, n’est pas exclu à plus long terme. Or, un tel scénario forcerait, chaque jour, des milliers d’automobilistes à emprunter deux autres sorties vers des secteurs où se trouvent des écoles et des garderies, fait-elle valoir. « À l’heure où on est tous concernés par la sécurité routière notamment aux abords des écoles, je pense que c’est sain de prendre en compte cette réalité-là ».

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