Les jeunes Ukrainiens de passage au Centre Bell

Un matin pas comme les autres au Centre Bell. Une vingtaine de joueurs de l’équipe ukrainienne s’apprêtait à vivre un rêve.

Ivan, encore heureux de la victoire de son équipe lundi soir au Tournoi international pee-wee de Québec, était sur un nuage.

C’est une grande patinoire, c’est fou. Je voudrais jouer ici, c’est vraiment fou!»

Le match de lundi a été marqué par un hommage à leurs papas, héros de la guerre, dont deux sont décédés. Leurs noms avaient été inscrits sur un drapeau ukrainien. Un geste qui émeut encore son coéquipier Marksim.

J’ai été très heureux que l’on se souvienne de nos papas qui sont là-bas à la guerre. On ne peut pas les oublier. Aujourd’hui, c’est comme un rêve, c’est la première fois que je vois une patinoire de la Ligue nationale et c’est la première fois que je vois des joueurs de la LNH.»

Pour leur entraîneur Yevgeny Pysarenko, c’est un moment de répit pour tous ces jeunes qui vivent des moments terribles en pensant à leur famille restée en Ukraine et à leurs papas au front.

C’est un rêve pour eux d’être ici. D’oublier un instant les horreurs de la guerre. On a été très touché par la cérémonie d’hier soir. Cela a donné un courage supplémentaire à l’équipe pour l’emporter contre l’équipe roumaine.»

Il fallait voir les yeux de tous ces jeunes qui brillaient quand les joueurs du Canadien ont sauté sur la glace pour l’entraînement matinal. Chacun immortalisaint le moment sur son petit téléphone.

On a demandé à quelques jeunes s’ils avaient un joueur préféré dans la LNH. Les deux gardiens ukrainiens voulaient savoir ce qui arrivait avec Carey Price!

La réponse d’Ivan, elle, était pour le moins surprenante.

C’est Alex Ovechkin! Oui, je sais c’est un Russe, mais c’est vraiment un très bon joueur. Bon, il est vieux, mais il est bon!», avoue Ivan comme s’il voulait s’excuser.

L’entraînement matinal terminé, quelques joueurs du Tricolore, dont Kaiden Guhle et Jonathan Drouin, ont pris le temps de rencontrer les hockeyeurs pee-wee et d’autographier les chandails du CH reçus en cadeau.

L’entraîneur-chef Martin St-Louis s’est ensuite joint aux visiteurs et il a serré la main de son vis-à-vis ukrainien avant qu’une photo de groupe n’immortalise le moment.

En conférence de presse, Martin St Louis a eu ces quelques mots sur la visite des jeunes Ukrainiens.

Ça fait chaud au coeur!», a dit Martin St-Louis en conférence de presse, au sujet de la visite des jeunes Ukrainiens.

Mon père était à leur premier match samedi, il a même manqué la game du Canadien», a ajouté l’entraîneur-chef, déclenchant du coup les rires des journalistes présents.

On ne peut pas imaginer par quoi ils passent au travers en Ukraine. Je suis content de les avoir rencontrés aujourd’hui, de leur donner des moments où ils oublient les dures circonstances qu’ils ont dans leur pays», a conclu St-Louis plus sérieusement.

Les jeunes Ukrainiens occuperont une loge du Centre Bell pour le match du Canadien contre les Blackhawks de Chicago. Un autre souvenir impérissable et un autre baume qui s’ajoutent.

L’aventure en sol québécois continue pour les jeunes hockeyeurs. Après deux victoires au Tournoi international pee-wee, ils disputeront un troisième match vendredi matin à 8 h. Ils doivent gagner trois autres matchs avant de prendre part à la finale AA.

Une journée de rêve pour tous ces jeunes, une journée de trêve aussi. Ils ont pu s’évader un instant, bien loin des horreurs de la guerre.

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