Il y a 25 ans, un ballon canadien déjouait les forces aériennes de trois pays

La Chine n’est pas le seul pays à faire les manchettes à cause d’un ballon suspect volant à haute altitude. En 1998, un ballon météorologique de 25 étages avait donné du fil à retordre aux autorités canadiennes.

Le ballon gonflé à l’hélium — long d’environ cinq terrains de football lorsqu’il est dégonflé — a été lancé de Vanscoy, en Saskatchewan, le 24 août de cette année-là avec pour mission de mesurer les niveaux d’ozone dans l’atmosphère. Mais selon les rapports de l’époque, les instruments du ballon ne se sont pas détachés à la fin du test.

Le système de secours a également échoué, repoussant le ballon encore plus haut dans l’air jusqu’à atteindre les courants-jets. Une fois en haute altitude, sa vitesse était de 100 kilomètres par heure, selon CBC.

C’est à ce moment que des avions de chasse CF-18 canadiens ont été déployés pour l’abattre au large de Terre-Neuve. Plus de 1000 balles ont été tirées sur lui, mais en vain. Le ballon a poursuivi sa traversée au-dessus de l’Atlantique Nord.

Un porte-parole de l’armée de l’air canadienne avait déclaré à l’Associated Press que les avions de chasse étaient équipés de missiles air-air, mais que les pilotes se sont abstenus d’utiliser l’arme lourde contre le ballon.

Les citoyens n’auraient pas apprécié l’idée qu’un missile passe au-dessus de leur tête », a déclaré le commandant Roland Lavoie. De plus, il pourrait être exagéré de dépenser quelques centaines de milliers de dollars pour abattre un ballon avec un missile.»

Effets bien réels

Dans sa lancée, le ballon a pénétré dans l’espace aérien britannique, forçant les contrôleurs aériens à détourner les vols transatlantiques.

Les forces britanniques ont elles aussi tenté d’abattre le ballon canadien, mais sans succès. Même les forces de l’air américaines n’ont pas pu le faire dégonfler, avait indiqué la BBC.

Le ballon a ensuite été repéré dans l’espace aérien norvégien et russe avant de finalement s’écraser en Finlande, plus d’une semaine après le début de son voyage chaotique.

Le ballon et son équipement d’une valeur de plus d’un demi-million de dollars ont ensuite été rendus au gouvernement canadien.

Selon l’agence spatiale canadienne, le ballon a peut-être survécu aux balles des avions de chasse, mais les tirs lui ont probablement fait perdre progressivement de l’altitude.

Vingt-cinq ans plus tard, les États-Unis ont eu plus de chance : le 4 février, le pilote d’un F-22, un avion de combat ultraperfectionné, a abattu à l’aide de missiles AIM-9X un aérostat chinois accusé d’espionnage par Washington et qui venait de survoler des sites américains sensibles. Le ballon chinois était haut d’environ 60 mètres et portait une sorte d’énorme nacelle pesant plus d’une tonne, d’après le Pentagone. Sa taille serait comparable à celle de trois autobus.

Cet avion de combat, l’un des plus chers du monde, a par ailleurs été utilisé dans les derniers jours pour abattre d’autres engins non identifiés au-dessus des États-Unis et du Canada. Dimanche, c’est un chasseur F-16 qui a tiré sur un quatrième objet au-dessus du lac Huron, dans le nord des États-Unis.

Le Pentagone a déclaré qu’aucun de ces quatre objets ne semblait armé ou ne présentait une menace d’attaque.

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