67% des Canadiens croient que le pays est «brisé»

Êtes-vous d’accord avec l’affirmation suivante : « Tout semble brisé au Canada, en ce moment. » ? À cette question posée dans un sondage Léger et parue samedi en une du National Post, 67 % des personnes interrogées ont acquiescé.

À l’opposé, seulement le quart des personnes sondées ne croient pas que le pays soit brisé. La question est une référence à une phrase martelée par le chef du Parti conservateur du Canada (PCQ), Pierre Poilievre, depuis le mois de novembre. Lors d’un point de presse, il avait déclaré que « tout semble brisé » au pays.

Pour le vice-président exécutif de Léger pour le centre du Canada, Andrew Enns, cette insatisfaction s’explique entre autres par les défis qui ont découlé de la reprise des activités après la crise sanitaire. « Quand nous sommes sortis de la pandémie, nous avons été confrontés à l’inflation et à toutes sortes d’autres problèmes, comme la crise des passeports ou les délais dans les aéroports », souligne-t-il en entrevue téléphonique. « Il y a eu une hausse constante de services avec lesquels nous avons éprouvé des difficultés. »

M. Enns note également une possible fatigue de la population à l’égard du gouvernement de Justin Trudeau. « Ça fait huit ans que lui et les libéraux sont au pouvoir, rappelle-t-il. Et lorsque les attentes envers un gouvernement sont hautes, il y a toujours des déceptions. »

Le Québec assez satisfait

Si 59 % des Québécois croient également que le Canada est un pays « brisé », la province demeure l’une de celles où la plus forte proportion de la population est en désaccord avec cette affirmation.

« La phrase “Le Canada est brisé” a une connotation politique », affirme M. Enns, puisqu’elle émane de Pierre Poilievre. « Et cette connotation peut être négative pour les Québécois, puisque le PCQ n’est pas très populaire dans la province. »

Un autre résultat notable du sondage indique que la moitié des Canadiens sont « fâchés » de la manière dont est géré le pays. Parmi ceux-ci, 20 % se déclarent « très fâchés ». La province où le plus de personnes affirment être « très fâchées » est l’Alberta, tandis que le Québec est celle qui en compte le moins, aux côtés des provinces de l’Atlantique.

Le Québec est également l’une des provinces dont la population se déclare la plus satisfaite de la gestion du pays, avec un taux de 44 %.

Les jeunes et les femmes en colère

Le sondage Léger indique que davantage de femmes que d’hommes croient que le pays est « brisé », tandis que la tranche d’âge la plus en accord avec cette affirmation sont les 18 à 54 ans. « Pour Justin Trudeau, ce n’est pas une bonne nouvelle », analyse M. Enns. « La colère est moins présente parmi les gens plus vieux, qu’on stéréotype parfois comme des personnes qui se plaignent que c’était mieux dans leur temps, poursuit-il. La colère est assez forte parmi les jeunes, et ceux-ci sont une partie importante des électeurs de M. Trudeau. »

Comment expliquer cette insatisfaction ? Le contexte inflationniste, notamment. « Bâtir sa carrière, s’acheter une maison, ça devient difficile pour les jeunes, croit M. Enns. Ces facteurs font en sorte que certains d’entre eux développent des sentiments négatifs envers le gouvernement. Celui-ci leur avait promis que leur vie s’améliorerait, mais ce n’est pas le cas. »

Le sondage a été mené auprès de 1554 Canadiens majeurs, du 20 au 22 janvier derniers.

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